A 14H00, ce vendredi 22 novembre, 13 personnes se sont retrouvées pour suivre la visite guidée du Musée des MUsiques POPulaires.
Nous avons été accueillis par une guide qui nous a fait découvrir un parcours musical.
Dans la première salle nous avons découvert la musique à travers le monde rural. On danse dans les fermes, lors des foires, partout où le travail réunit les jeunes gens au son d'instruments en bois : violon, fifre, tambour, hautbois, mais aussi vielle à roue pour danser la bourrée en Centre France, en Provence c'est le tambourin et le galoubet pour danser la farandole. La musique est aussi beaucoup chantée dans les campagnes avec la solitude des bergers, les veillées hivernales, les berceuses et les colporteurs jouent des chansons imprimées. Dans les églises la musique est très marquée par le calendrier religieux avec les chants de Noël, les cloches de Pâques ; on y trouve un drôle d'instrument appelé le serpent qui perdure jusqu'à l'arrivée de l'harmonium et ce jusqu'à la fin du 19ème siècle.
La 2ème salle est consacrée aux fanfares et harmonies. Contrairement aux musiques traditionnelles populaires, la musique des fanfares est écrite, en réalité ce sont les premières écoles de musique où l'on apprend à jouer avec une partition. Le musée a une très belle collection d'instruments à vent : cornets à piston, trompettes, trombones à piston, trombones à coulisse, et bien sûr les saxophones inventés par Adolphe SAXE en 1846 qui sont devenus avec la grosse caisse, les instruments phares de la fanfare, mais ils ne sont pas de la famille des cuivres car ils possèdent un embout en bois que les autres instruments n'ont pas. Nous avons également appris que l'harmonie était une fanfare qui en plus des instruments à vent et des percussions intègre d'autres instruments tels la clarinette, la flûte traversière, le hautbois...
La 3ème salle est consacrée au bal. A partir de 1880, les gens commencent à découvrir les premiers loisirs avec de nouvelles lois sociales. C'est à Paris que naît le bal musette grâce à la communauté des Auvergnats installés dans la capitale qui jouent de la cornemuse pour faire danser leur clientèle. A partir des années 20, c'est l'accordéon des italiens qui va remplacer la cornemuse.
Un nouveau répertoire voit le jour, le Musette ; celui-ci est partout, dans les dancings, dans les arrière-salles de café, dans les guinguettes ; à la campagne il voyage au rythme des parquets de bal montés sur la place du village lors des fêtes. Le cinéma s'empare de ce phénomène social et des extraits de film dont Casque d'Or nous sont proposés sur un écran. Au fil des ans, d'autres musiques arrivent avec le swing, le cha-cha, la mambo, la rumba ; le jazz se popularise en France à partir des années 50 grâce à des musiciens comme Sydney Bechet. L'accordéon intègre les nouveaux rythmes américains en créant le swing musette.
La 4ème salle nous mène dans le virage électrique. Une très belle exposition de guitares électriques attire les regards avec des marques prestigieuses. La guitare électrique vole la vedette à l'accordéon, une nouvelle classe d'âge apparaît : les Jeunes ! le Rock'n'roll et leurs idoles du Golf Drouot qui imitent ou s'inspirent du rock américain ou anglais ; ceux que l'on va appeler les « Yéyés ». C'est la génération du 45 tours, du transistor, du juke-box avec la diffusion massive des titres à la mode à la radio et à la télévision.
Dans la salle suivante, nous entrons dans une période de contre-culture transgressive, contestataire avec le mouvement Hippie ; les musiciens n'hésitent pas à prendre des substances hallucinogènes. C'est la période des grands festivals mythiques (Monterey en 67 : 90 000 spectateurs). L'île de Wight en 68 : 200 000 spectateurs, Woodstock en 69 : 500 000 spectateurs) où de nouveaux systèmes de sonorisation modulaire naissent pour s'adapter aux grandes salles et au plein air en quête de puissance. Un mur de pochettes vinyles rend compte de l'univers hétéroclite de cette période.
Nous terminons notre parcours musical avec les années 80, les musiques afro-américaines (soul, rhythm’n’blues, funk), mais aussi la musique des minorités pauvres (reggae, rap) deviennent des musiques universelles. De nouveaux médias apparaissent : radios libres, la 6ème chaine de télévision née en 86 diffuse des clips en continu ; le disco en mettant en avant basses et batteries crée le même phénomène que la musette en son temps, les boîtes de nuit remplacent progressivement les bals avec leurs DJ qui mènent la danse.
Après 1H30 de découvertes musicales, un parcours instrumental en audio guide nous est proposé.
Nous commençons avec une collection exceptionnelle de vielles chères au Bourbonnais, cet instrument dont la capitale est Jenzat et ses maîtres luthiers a été sauvé de l'oubli par les groupes folkloriques.
Viennent ensuite les cornemuses, c'est un instrument pastoral à l'origine qui est passé instrument de cour, instrument militaire et qui est devenue un emblème de la musique populaire.
Dans cette salle sont exposées un grand nombre de cornemuses dont des irlandaises et des écossaises.
Nous continuons avec les accordéons. Des dizaines d'accordéons diatoniques ou chromatiques sont exposées.
Nous finissons dans le monde des guitares, le musée expose l'atelier de guitare Selmer, fondé en 1931 associé à l'image de Django Reinhardt qui promut les guitares amplifiées avec son jazz manouche. L'atelier des micros et amplis Stimer /Garen équipera des générations de musiciens.
Sans le besoin de caisse de résonnance, les guitares changent leur aspect dans les années 50.
Pour terminer, nous visitons l'exposition temporaire sur l'histoire du Golf Drouot, l'arrivée des juke-box, la naissance des vedettes Yéyés et l'insouciance de la jeunesse de ces années-là qui aimait s'amuser en toute liberté.
Ainsi se termine cette après-midi pleine de découvertes musicales oubliées.
N'hésitez à venir découvrir ce musée qui n'est pas forcément connu.
Amis mélomanes ou non ; ce musée de niveau national vous attend.
Un grand merci à Jean-Claude Charbonnier.